La musique qu’il aime

La musique qu’il aime

La musique, Antoine de Saint-Exupéry aime l’écouter. Celle « magnifique » d’un piano mécanique dans un bar d’Alicante. Celle des disques qu’il écoute sur son phonographe, de vieux airs « trop doux, trop tendres » qui lui rappellent des souvenirs d’enfance, des airs populaires qui lui évoquent « de vieux bahuts bressans ». Il se procure des États-Unis un pick-up à chargeur automatique qui lui permet d’écouter dans de bonnes conditions ses disques préférés, surtout des musiques anciennes de la Renaissance et des XVIIe et XVIIIe  siècles.

 

Les nouvelles musiques l’intéressent aussi. Il traîne avec lui les disques de l’opéra de Debussy Pelléas et Mélisande. Il aime écouter le fameux Sacre du printemps de Stravinski qui a fait couler tant d’encre depuis sa première exécution en 1913. Il s’intéresse aux compositions des jeunes maîtres Georges Auric et Arthur Honegger qu’il croise aux Deux Magots.

 

Il est curieux aussi de cette musique afro-américaine, le jazz. Il apprécie une musique aussi insolite que celle composée par Kurt Weill pour la pièce de Bertolt Brecht L’Opéra de quatre sous, spectacle qu’il voit en compagnie de son cousin André de Fonscolombe. Mais ses préférences vont sans conteste vers la musique classique et les compositeurs qu’il affectionne entre tous sont Bach, Haendel et Mozart.

 

À Paris, il rencontre un compositeur d’avant-garde, Luigi Dallapiccola, qui lui soumet le livret qu’il a tiré de Vol de nuit pour un opéra en un acte qu’il est en train de composer. La première a lieu le 18 mai 1940 à Florence, en Italie. Mais il ne peut pas s’y rendre. Le 10 mai 1940 l’Allemagne bombarde la Belgique et il a dû rejoindre son unité, le groupe 2/33 basée dans la Marne.